Les infections urinaires du nouveau né (à propos de 45 cas)

L’infection des voies urinaires est un motif fréquent d’hospitalisation dans le premier mois de vie, l’examen cytobactériologique de l’urine est le seul élément diagnostique de certitude mettant en évidence une leucocyturie, une bactériurie significative, parfois même isolant la bactérie causale et étudiant sa sensibilité aux antibiotiques. Dans le but d’estimer la place de l’infection urinaire dans la pathologie infectieuse du nouveau-né et pour une meilleure politique de prise en charge, nous avons réalisé cette étude. Ce travail concerne une étude rétrospective portant sur 45 nouveau-nés, atteints d’infection urinaire, colligés dans le service de néonatologie au CHU de Fès durant la période allant de janvier 2006 à Décembre 2008. A travers cette série, nous dégageons les caractéristiques suivantes : L’âge de nos patients varie entre un et 28 jours avec une moyenne de 12 jours. Les garçons sont plus touchés que les filles avec un sex ratio de 2,21. Dans 62% des cas, il existe un facteur de risque infectieux anténatal : rupture prématurée ou prolongée des membranes (31%), liquide amniotique teinté (27%), hyperthermie maternelle (4%) au cours de l’accouchement. Le principal motif d’hospitalisation est l’ictère. La symptomatologie clinique est dominée outre l’ictère (51%) par la fièvre (31%), des signes digestifs (15%), un refus de téter (15%) des signes neurologiques (15%) et des signes respiratoires (11%). Les signes urinaires ne s’expriment que dans 6 cas. En revanche, seuls trois malades (6,6 %) ont été admis dans un tableau de choc septique.L’E. Coli est le germe prédominant (74 %), une antibiothérapie a été instaurée à base de C3G+aminosides dans tous les cas reconduite par les données de l’antibiogramme. L’échographie a permis de mettre en évidence des anomalies de l’appareil urinaire dans 11,43% des cas; ces anomalies étaient : • Hydronéphrose bilatérale dans un cas. • Dilatation pyélo-calicielle dans 3 cas ; unilatérale dans 2 cas et bilatérale dans 1 cas. Une antibioprophylaxie est justifiée lorsqu’il existe une uropathie ou dans l’attente du bilan urologique à base de céfaclor donné à 30 % de la dose curative. L’évolution de l’épisode infectieux a été favorable chez la majorité des patients. Le suivi des patients consistait à les convoquer de façon régulière pour évaluation clinique, appréciation de l’observance du traitement prophylactique, son réajustement en fonction du poids, voire son arrêt. Il ressort de cette étude que l’infection urinaire chez le nouveau-né reste une pathologie fréquente qui pose un problème de prise en charge surtout dans notre contexte, d’où la nécessité d’adopter une stratégie simplifiée et adaptée à nos moyens.