Homicide et schizophrenie etude rétrospective sur 20 ans

L’objectif de notre travail est d’étudier les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des patients schizophrènes qui ont commis un acte d’homicide, et de rechercher les facteurs prédictifs de violence chez ces malades en les comparant avec une population témoin. Au début, notre travail a comporté une revue de la littérature sur la notion de la dangerosité chez le malade mental ; puis plus spécifiquement, le passage à l’acte d’homicide chez le schizophrène. C’est une étude rétrospective étalée sur 20 ans, basée sur les observations cliniques, les expertises psychiatriques et une fiche d’exploitation, qui a recruté 27 schizophrènes commettant un acte d’homicide. On a procédé à comparer cette population à des schizophrènes qui n’avaient aucun antécédent judiciaire. L’étude a rapporté les résultats suivants : L’âge moyen est 28 ans+/- 9,6, avec une prédominance masculine 88,88%, la forme paranoïde était la plus représentative avec 46,4%. Après une étude analytique, les facteurs de risque de passage à l’acte violent sont: • âge élevé, • Antécédents psychiatriques personnels et familiaux, • Nombre d’hospitalisation réduit, • Antécédents de tentative de suicide, • âge précoce de début d’usage de substance. Ces facteurs étaient les plus impliqués dans le passage à l’acte d’homicide d’après notre étude, ce qui doit pousser les équipes soignantes à les prendre en considération pour prévenir de futures violences chez les patients souffrant de schizophrénie.