La tuberculose pédiatrique était et restera probablement une maladie
d’actualité par sa fréquence, l’évolution de son épidémie, ses difficultés diagnostiques
et ses moyens de prévention, ce sujet a pris plus d’ampleur avec l’avènement du Sida
et l’apparition de bacilles résistants aux antituberculeux habituels aussi bien dans les
pays industrialisés que dans les pays du Tiers-monde.
– Les chiffres actuels témoignent de la gravité de ce fléau, avec selon l’OMS, 8
millions nouveaux cas de TB par an dans le monde, dont 30000 nouveaux cas dans
notre pays, avec un pourcentage de TB pédiatrique à 6%, et une recrudescence de la
TB chez les très jeunes enfants notamment les nourrissons.
– A travers notre étude qui s’est intéressé à la TB du nourrisson à propos d’une
vingtaine de cas de patients déclarés tuberculeux hospitalisés dans le service de
pédiatrie de l’hôpital Hassan II durant une période allant de 2001 à 2006, nous avons
essayé d’éclaircir certains points concernant ce problème, en nous basant dans cette
étude, tout d’abord sur les facteurs épidémiologiques à savoir; l’âge, le sexe, le niveau
socio-économique, la notion de contage TB, et enfin la vaccination par le BCG, les
signes cliniques en particulier le motif de consultation, les formes cliniques
prédominantes, et puis on a étudié les signes para cliniques; notamment la recherche
de BK, et l’imagerie, et puis on a évalué l’évolution des patients traités d’abord au sein
même du service de pédiatrie, puis dans le cadre des CDST.
– Les résultats retrouvés ont montré une légère prédominance masculine, sexe
ratio à 1,2, avec un pic à 4 mois et 2ans, un contage intrafamilial dans 65% des cas,
maternel dans 54%des cas ,un niveau socio-économique défavorisé dans la quasitotalité
des cas,une vaccination par le BCG dans uniquement 45% des cas. Quant aux
signes cliniques ayant motivé une consultation, ils ont été dominés dans la majeure
partie des cas par une toux fébrile (85% des cas).
En ce qui concerne les formes cliniques, l’atteinte pulmonaire isolée a été
retrouvé dans 40%, des cas, suivis par la miliaire dans 20%, et 15% de TB pleuro
pulmonaire, TB péritonéale dans 10 % et enfin 5% de TB ganglionnaire, d’où la
susceptibilité particulière du nourrisson à développer des formes sévères comme la
miliaire.
– L’isolement du BK a été possible dans seulement 10% des cas vu le recours aux
méthodes conventionnelles qui ne sont plus aussi fiables, d’où l’intérêt de privilégier à
l’avenir de nouvelles méthodes dont l’apport parait meilleur.
– La radiographie pulmonaire s’est avérée anormale dans la quasi-totalité des
cas, on note aussi l’intérêt de la fibroscopie bronchique à visée diagnostique et
thérapeutique étant donné la fréquence des complications respiratoires dans cette
tranche d’âge.
– Au total le diagnostic de la TB du nourrisson repose sur un faisceau
d’arguments cliniques, biologiques et radiologiques sans oublier le contexte
épidémiologique qui est d’un grand apport dans le diagnostic de la TB.
– Le traitement court (6mois) associant 2RHZ/4RH, et qui est recommandé par
l’OMS dans le traitement de la TB pédiatrique, a donné de bons résultats pour la
plupart des nourrissons de notre série quoiqu’on a rencontré quelques difficultés pour
le suivi de certains d’entre eux au sein des CDST.
– Ceci dit, la TB du nourrisson qui est une forme assez rare, reste cependant
possible. La généralisation de la vaccination par le BCG à la période néonatale devrait
contribuer à protéger ces enfants contre des formes les plus sévères de la maladie