Il s’agit d’une étude rétrospective de 20 cas de syndrome de canal carpien
traités chirurgicalement selon la technique mini invasive dans le service de
traumatologie orthopédie du centre hospitalier universitaire Hassan II de Fès, durant
une période de 3 ans, allant du décembre 2003 et décembre 2006.
L’âge moyen des opérés est de 52 ans et le sexe féminin est prédominant
(70%) surtout aux environs de la ménopause. Nous avons trouvé 3 atteintes
bilatérales et le côté droit était dominant chez tous nos patients. La durée des
symptômes était en moyenne de 21 mois.
Les étiologies étaient dominées par les formes idiopathiques (19 cas).
Les signes cliniques sont dominés par les acroparesthésies et les douleurs
dans le territoire du nerf médian, survenant chez tous les patients. Ils sont de
recrudescence nocturne, soulagées par le froid et le balancement des mains. Par
contre, chez deux patients nous avons noté une douleur atypique de l’épaule
irradiante le long du membre supérieur faisant penser à tort à une névralgie cervicobrachiale.
A l’examen clinique, les paresthésies sont déclenchées par des mouvements
de provocation chez tous nos patients. Sept parmi eux ont présenté une
hypoesthésie du territoire du nerf médian, et deux ont présenté une amyotrophie
thénarienne.
L’électromyogramme, réalisé chez sept de nos patients en préopératoire, a
confirmé l’atteinte du nerf médian au niveau du canal carpien, et il a éliminé une
névralgie cervico-brachiale chez les deux patients accusant une douleur atypique.
Tous les cas de notre étude ont bénéficié d’un traitement chirurgical selon la
technique mini invasive consistant à une ouverture du rétinaculum des fléchisseurs.
Alors qu’auparavant, trois cas parmi eux ont eu une infiltration de corticoïdes
mais avec échec.
Le recul moyen était dix mois. Les résultats de la chirurgie ont été apprécié
par un examen clinique soigneux, ils étaient très bons dans 80% des cas, bons dans
10% des cas, moyen 10% des cas. Par ailleurs, nous n’avons noté aucune
complication postopératoire ou récidive.
La persistance de l’amyotrophie thénarienne, rapportée aussi dans d’autres séries,
nous souligne l’importance du diagnostic précoce du syndrome du canal carpien
afin d’éviter ces complications tardives redoutables et évitables