Nous rapportons une étude rétrospective de 53 cas de cancers laryngés
colligés au service d’ORL CHU HASSAN II de Fès entre mois 1/ 2002 et mois 4/2006.
Dans notre série, Huit de nos patients ont bénéficié d’une laryngectomie
partielle avec radiothérapie complémentaire chez un seul patient, alors que 37
autres ont nécessité une laryngectomie totale avec radiothérapie complémentaire
pour trente quatre d’entre eux. Les huit malades restants ont été adressés à la
radiothérapie à visée palliative vu le stade avancé et l’état général altéré.
La prédominance masculine est nette (46 hommes/ 7 femmes) et l’âge moyen
est de 55 ans oscillant entre (32-70ans). Le tabagisme actif est retrouvé chez la
quasi totalité de nos patients (83%) alors que d’alcoolisme est moins noté (20,75%),
le délai de consultation moyen est de 9 mois.
Le carcinome épidermoïde est le type histologique le plus fréquent (100%) et
l’extension à 2 ou 3 étages était dominante (86%).
Sur le plan des suites fonctionnelles, la médiane du délai de décanulation était
de 8jours en cas de laryngectomie partielle et de 36 jours en cas de laryngectomie
totale, celle du délai de l’ablation de la sonde naso-gastrique de 14jours en cas de
laryngectomie totale et de 10jours en cas de laryngectomie partielle, mais cette
durée peut être prolongée pour les patients qui ont présenté des complications
post-opératoires (pharyngostome), et enfin la durée d’hospitalisation était variable
selon le type de laryngectomie (elle est en moyenne de 15jours, avec des extrêmes
allant de 10 à 21jours en cas de laryngectomie partielle, pour la laryngectomie
totale : le délai moyen est de 35jours avec des extrêmes allant de 22 à 105jours).
Dans notre série, on a détecté les complications suivantes : Fistules pharyngocutanée
(principales complications post-opératoires) concernaient 11,3% des
patients, deux cas d’infection de la paroi, un cas d’hématome latéro-cervical et
deux cas de mortalité post-opératoire. Les principales séquelles engendrées par les
traitements sont les séquelles phonatoires et de la déglutition. Dans notre série,
pour la chirurgie partielle, la fonction phonatoire était satisfaisante chez 2 patients,
moyenne chez 5 et médiocre chez un seul malade, par contre dans la laryngectomie
totale suivie d’une radiothérapie complémentaire, elle était médiocre chez 10
patients, moyenne chez 5 et satisfaisante chez 4Pour les séquelles affectant la
déglutition, l’hyposialie (principale séquelle de la déglutition après irradiation) a été
retrouvé chez 9 patients dans notre série.
Pour les suites carcinologiques, les récidives locales ont été détectées chez 4
malades (deux après crico-hyoido-epiglottopexie et les autres après laryngectomie totale associée à une radiothérapie complémentaire), des métastases pulmonaires ont été détectées chez 6 malades (cinq d’entre eux ont bénéficié d’une laryngectomie totale associée à une radiothérapie complémentaire, et le sixième a
bénéficié d’une crico-hyoidopexie suivi d’irradiation sur le larynx).
Les facteurs pronostiques qui ont influencé le taux de survie dans notre série
sont essentiellement l’âge, le siège de la tumeur, le stade (TNM) et les récidives.
L’étude de la survie globale est de 40% à 3ans, 55% à 2ans et 69,2% à 1an. La
réinsertion sociale a été satisfaisante en dehors de 2 patients qui ont nécessité le
recours à une consultation psychiatrique.
Le cancer du larynx pose un problème aussi bien fonctionnel que vital d’où la,
nécessité d’un diagnostic précoce et d’une prise en charge adéquate sans oublier
l’intérêt de la réhabilitation vocale et du soutien psychologique chez les patients
laryngectomisés