Les toxidermies représentent l’ensemble des réactions cutanées consécutive à
l’administration systémique d’un médicament, elles surviennent chez 1 à 3 % des
utilisateurs (1) et se caractérisent par un grand polymorphisme clinique. L’intérêt de
ce travail était d’étudier le profil épidémiologique, clinique et évolutif des
toxidermies et d’essayer d’étaler les facteurs de mauvais pronostic.
Etude prospective ayant colligé tous les cas de toxidermie survenus chez les
patients qui ont consulté ou qui ont été hospitalisés aux services de médecine et de
chirurgie, au CHU Hassan II de Fès, sur une période de 3 ans, allant d’ avril 2005 à
avril 2008.
100 patients ont été colligés, 58F/42 H, l’âge moyen était de 40 ans +/- 16
(Extrêmes: 2 mois – 80 ans). Les patients étaient recrutés dans des services de
médecine dans 98%. 10% des patients avaient un antécédent de toxidermie.
L’infection par l’hépatite virale était recensée chez 5 patients, L’infection par l’HIV et
le lupus cutané étaient retrouvés dans 1 cas chacun. Les formes cliniques recensées
étaient: un exanthème maculo-papuleux chez 47% patients, des formes graves dans
27% des cas, une urticaire dans 9 cas, un érythème pigmenté fixe (EPF) dans 8 cas,
des dermatoses induites par le médicament dans 5 cas, une toxidermie par
photosensibilité dans 2 cas et 1 cas de toxidermie lichénoïde.
La notion d’automédication était recensée dans 20% des cas. Les médicaments
les plus incriminés étaient les béta- lactamines dans 25% des cas. L’imputabilité
était plausible dans 85% des cas (les patients ont reçus un traitement
symptomatique) et vraisemblable dans 15% des cas.
L’évolution était favorable à l’arrêt du médicament dans 95% des cas avec un
décès qui survenu dans 5 cas
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Notre série se caractérise par une prédominance féminine avec l’atteinte du
sujet adulte, cette étude confirme le polymorphisme clinique des toxidermies.
Concernant les médicaments les plus incriminés nos résultats concordent avec ceux
de la littérature. La notion d’automédication, de poly médication était présente avec
des fréquences importantes. Parmi les facteurs prédisposant retrouvés, on recensé
les antécédents de toxidermie, l’infection par VIH, les hépatites virales et le lupus