Introduction
Le prurit vulvaire est une plainte fréquente chez les femmes de tous âges. Cependant, peu a été publié sur le prurit vulvaire chez les enfants comme un symptôme primaire
Matériel et méthodes
Il s’agit d’une étude prospective portant sur 45 filles prépubères vues en consultation dermato-pédiatrique au sein du service de dermatologie et de vénérologie du CHU Hassan II de Fès
Résultats
La moyenne d’âge était de 8 ans ; 50 % des enfants avaient un prurit vulvaire non spécifique calmé par les mesures d’hygiène et l’éviction des irritants ; 20 % avaient une vulvovaginite, pour le reste des patientes les causes plus fréquentes étaient le lichen scléreux, l’oxyurose et le psoriasis. Lors du suivi, le prurit avait disparu chez 26 patientes, été atténué en 13 et est resté inchangé dans 4 cas
Discussion
Le prurit vulvaire peut être révélateur de plusieurs affections. L’étiologie est très différente selon la tranche d’âge. Dans notre série, nous avons constaté dans environ la moitié des cas un prurit de cause non spécifique, toute autre dermatose étant écartée. Il peut être expliqué par la sensibilité élevée de la vulve prépubère, qui est mince, aux traumatismes et à l’irritation par les urines et les matières fécales, les nettoyants et d’autres produits topiques. Cela rejoint les données de l’étude réalisée par Bohl et al. sur 44 patientes prépubères. Le prurit a disparu après application des mesures d’hygiène nécessaires. Les patientes qui présentaient des vulvovaginites étaient périubères, ce qui pourrait être expliqué par le fait que les petites filles deviennent responsables de leur propre hygiène et peut se traduire par une exagération de l’hygiène qui affecte la flore vulvaire naturelle ou au contraire un manque d’hygiène et donc une exposition aux différents irritants qui seront responsable d’une dermite de contact. Le lichen scléroatrophique était une cause moins fréquente dans notre série, la présentation clinique était similaire à la forme de l’adulte et le prurit était le maître symptôme. Les conséquences peuvent être dramatiques, si le diagnostic est retardé. Le tableau clinique peut parfois mimer un abus sexuel ; un examen très minutieux est indispensable
Conclusion
Le prurit vulvaire chez l’enfant est une cause de plus en plus fréquente dans notre consultation. Poser le diagnostic et identifier la cause n’est pas toujours facile, cela peut nécessiter un simple interrogatoire avec un examen minutieux ou bien des examens paracliniques voire une biopsie cutanée. Le traitement repose sur la sensibilisation des patientes et leurs parents pour assurer une bonne observance