Traitement cœlioscopique de la grossesse extra-utérine (A propos de 18 cas)

La grossesse extra-utérine continue à nos jours à être l’une des urgences médicochirurgicales qui engage le pronostic vital de la femme mais aussi son pronostic de fertilité du fait d’un polymorphisme clinique et ce malgré les vastes progrès techniques réalisés aussi bien dans les domaines du diagnostic mais aussi thérapeutiques.
Nous avons réalisé une étude rétrospective à propos de 18 cas de grossesses extra-utérines traités par cœlioscopie colligés au service de gynécologie obstétrique II du CHU HASSAN II de Fès durant une période de 5 ans allant du janvier 2009 au décembre 2013.
La GEU reste une affection relativement fréquente chez nous avec un taux de 1,32 %. L’âge moyen de nos patientes était de 39,5 ans. Le pic de fréquence se situe dans les tranches d’âge entre 24 et 36 ans. 50 % des patientes étaient des nullipares. Les facteurs de risques les plus fréquents dans notre série étaient : la stérilité (27,77 %), l’infection génitale (16,66 %), la chirurgie abdomino-pelvienne (16,66 %) et l’avortement spontané (16,7 %). L’ATCD de GEU s’est présenté avec une fréquence de 5,6 %.
Sur le plan clinique, la triade fonctionnelle classique n’a été retrouvée que chez 55.55 % des cas. Les signes les plus fréquemment retrouvés à l’examen clinique étaient représentés par la sensibilité du cul de sac (77,77 %) et l’empattement latéroutérin (33,33 %), alors que la masse LU n’a été retrouvée que chez une minorité de cas (11,11%).
Sur le plan paraclinique, le dosage des β-hCG a été pratiqué chez toutes nos patientes, il a été < 1000 UI/l dans 50 % des cas. L'échographie a permis d'évoquer le diagnostic en montrant la triade : vacuité utérine, MLU et épanchement dans le Douglas dans 83,33 % des cas. Le traitement cœlioscopique est le gold standard du traitement chirurgical de la GEU. Durant notre étude, 18 cas de GEU seulement (12,76 %) ont été traités par cœlioscopie contre 123 cas traités par chirurgie conventionnelle (87,23 %) vu l'absence d'une salle de cœlioscopie au bloc opératoire des urgences,restreignant le nombre des patientes. Le siège de la GEU était tubaire dans tous les cas, avec prédominance de la localisation ampullaire (61,11 %). La rupture tubaire était notée chez 50 % des cas et l'hémopéritoine chez 88,88 % des cas. On a noté la présence d'adhérences dans 5 cas dont 2 étaient IHD et la présence de vésicules à Chlamydia dans 5,5 % des cas. Nous avons procédé à une salpingectomie dans 88,88 % des cas dont les indications étaient dominées par la rupture tubaire et l'altération franche de la trompe. Le traitement conservateur n'a pu être réalisé que chez 2 patientes (11,11%). Nous nous sommes convertis face à des difficultés peropératoires dans 16.6 % des cas. La durée moyenne de l'intervention en absence de conversion était de 83 min, avec des extrêmes entre 60 min et 105 min. Aucune complication peropératoire n'a été notée, nous avons enregistré par contre deux complications post-opératoires : un cas d'anémie et un cas d'hémorragie secondaire ayant nécessité une ré-intervention par laparotomie. Toutefois, aucun décès n'a été enregistré. La durée moyenne du séjour post opératoire est de 2.61 jours. Un dosage des β-hCG de contrôle a été réalisé chez les 2 patientes ayant bénéficié d'un traitement conservateur, aucun cas de persistance trophoblastique n'a été noté. Parmi les 8 patientes désireuses de grossesse convoquées, 37,5 % ont eu des grossesses intra-utérines spontanément, tandis que 5 patientes (62,5 %) demeurent infertiles. Par contre, aucun cas de récidive de GEU n'a été déploré.

Référence1136
Année2014
TypeThèse
Lien document
AuteurArrach S
DisciplineGynécologie Obstétrique 2
EncadrantBouguern H