LA NEPHRECTOMIE PARTIELLE DANS LE TRAITEMENT DU CANCER DU REIN

Introduction Le cancer du rein représente 3% des cancers. Il est classé au troisième rang des cancers urologiques après celui de la prostate et de la vessie. Le traitement chirurgical reste le gold standard dans la prise en charge des tumeurs rénales localisées. Si la néphrectomie totale élargie a été le dogme thérapeutique pendant plus de 30 ans, la néphrectomie partielle est une option aujourd’hui validée. Elle a des résultats carcinologiques équivalents ainsi qu’une meilleure qualité de vie et une survie accrue liée à la préservation rénale. Nous rapportons notre expérience concernant la néphrectomie partielle pour tumeur rénale.
Matériel et méthodes : De janvier 2004 à Octobre 2015, nous avons réalisé cette technique au service d’urologie de l’Hôpital Militaire Mly Ismail Meknès, Maroc, chez 21 patients (12 hommes et 9 femmes) âgés de 22 à 76 ans avec un âge moyen de 57 ans. La tumeur était localisée au niveau du rein droit, rein gauche et bilatérale chez 16, 4 et 1 patient respectivement. Le mode de révélation le plus fréquent était les lombalgies. La fonction rénale préopératoire était normale pour tous nos malades avec une créatinine moyenne de 12.45mg /l. L’indication de la néphrectomie partielle était élective chez 17 patients, relative chez 3 autres, et 1 cas de nécessité. La taille moyenne de la tumeur était de 6.7 cm (3.8 – 13 cm). La tumeur était localisée au niveau du pôle supérieur ; pôle inférieur et médio-rénale chez 14 ; 5 et 2 patients successivement.Technique opératoire : Le premier temps opératoire consiste le plus souvent en une montée de sonde urétérale. L’incision s’est faite par sous costale (12 patients) ou lombotomie (9 patients). On réalise une libération du rein avec conservation de la graisse périrénale en regard de la tumeur. Par la suite, on réalise un clampage parenchymateux, à 2 cm au-dessous de la tumeur, par clamp aortique courbé chaussé de drain de Kehr. Parfois la localisation tumorale ne permet pas le clampage parenchymateux, on réalise alors un clampage pédiculaire. Après résection de la tumeur, on réalise une hémostase et urostase guidée par épreuve d’injection du bleu de méthylène par la sonde urétérale. La tranche de section rénale est fermée ou rapprochée par des points en X appuyés sur des bourdonnets de Spongel*, de Surgicel* ou de graisse périrénale.
Résultats : Le saignement per-opératoire moyen était de 300cc. La durée moyenne du clampage était de 20 min et la durée d’intervention moyenne était de 2H35min. Les suites opératoires étaient simples dans la majorité des cas, on a noté la survenue de 3 cas de fistules urinaires et un cas d’hémorragie compliquée de fistule digestive. Le séjour hospitalier moyen était de 7 jours avec des extrêmes allant de 4 à 28 jours. La marge chirurgicale était négative dans tous les cas. L’examen histologique de la pièce opératoire a révélé : un carcinome à cellules claires dans 13 cas, un carcinome papillaire dans 4 cas avec grade de Fuhrman : 2 (1-3) et un oncocytome dans 4 cas. Le suivi est clinique, biologique et radiologique. Nous n’avons pas mis en évidence une altération de la fonction rénale, que ce soit en post-opératoire précoce ou à distance. On a noté 2 cas de récidive locale et métastatique et 2 cas de décès par choc septique

Conclusion : L’avantage de la néphrectomie partielle pour cancer du rein est de préserver dans la mesure du possible le capital néphronique du patient et par là même sa fonction rénale. Les résultats encourageant en termes de préservation néphronique et de survie affirment que dans les années à venir, la seule limite sera technique et ni la taille ni la localisation ne seront des facteurs limitant à cette indication

Référence1037
Année2015
TypeThèse
Lien document
AuteurRaguebi G
DisciplineHôpital Militaire My Ismail Meknès
EncadrantQarro A