Evaluation de l’efficacité de la dilatation endoscopique dans les sténoses peptiques chez l’enfant (A propos de 90 cas)

La sténose peptique de l’œsophage est une complication grave du reflux gastro-œsophagien chronique, fréquente dans notre contexte où l’endoscopie joue un rôle important à la fois diagnostique et thérapeutique. Le traitement se base essentiellement sur la dilatation endoscopique associée au traitement anti sécrétoire, mais parfois l’indication d’une chirurgie anti-reflux s’impose. Notre travail est une étude rétrospective réalisée au sein de l’unité des explorations digestives du service de pédiatrie de CHU Hassan II de Fès. Elle s’intéresse aux cas de sténoses œsophagiennes peptiques traitées par dilatation mécanique sur une période de 9 ans (allant de janvier 2004 à décembre 2012) et elle a comme objectifs d’étudier la fréquence des sténoses peptiques dans notre contexte au fil des années, d’évaluer l’efficacité du traitement endoscopique seul versus traitement chirurgical associé et d’évaluer la morbidité des dilatations mécaniques. La fréquence des sténoses peptiques était très variable au cours des années d’étude, avec une incidence allant de 3,8 cas/an pendant les cinq premières années, pour atteindre 17,75 cas/an après l’élaboration de la nouvelle unité d’endoscopie digestive pédiatrique au CHU Hassan II de Fès. La moyenne d’âge de nos malades était de 5 ans (6 mois à 16 ans), avec une prédominance masculine. Le signe essentiel motivant la consultation était la dysphagie retrouvée chez 84,4% des cas, 90 % des cas avaient un ATCD de vomissements qui sont souvent alimentaires post prandiaux précoces et chroniques évoluant depuis la naissance dans la plupart des cas. La fibroscopie œsophagienne avait montré une sténose du tiers moyen del’œsophage chez 53 malades (58,8%), alors qu’elle était de siège inférieur chez 37 cas (41,1%). le caractère infranchissable était retrouvé chez 71,11% des cas. Une œsophagite a été objectivée chez 70 malades soit (77,7%) et Une hernie hiatale était associée chez 66 malades, soit 73,33%. Le TOGD a été demandé systématiquement et avait montré une sténose régulière chez 80 patients (88,89%), courte chez 69 patients (84,15%) avec une moyenne de 15mm, et longue chez 15,85% avec une moyenne de 31 mm, six patients avaient une sténose serrée au TOGD. Toutes les dilatations ont été réalisées sous sédation en utilisant les bougies de Savary Gilliard de calibre croissant allant de 5 à 12,8 avec au maximum 3 bougies/ séances, après introduction du fil guide et sous contrôle endoscopique. Cent quatre-vingt neuf séances de dilatations ont été réalisées chez un groupe de 52 malades (57,77%) où la dilatation œsophagienne a constitué le seul traitement, avec une moyenne de 3,63 séances/malades. Les résultats étaient satisfaisants puisqu’une rémission complète a été notée chez 71,43% des cas, avec 9 malades toujours en cours de dilatations. Un groupe de 38 malades a bénéficié en plus des dilatations endoscopiques d’une intervention chirurgicale pour mise en place d’un Nissen soit par laparotomie (19 cas) ou cœlioscopie (19 cas). Le bénéfice obtenu était de 79,41%. Tous nos malades ont été mis sous IPP et antiémétique, et 6 malades ont bénéficié d’une gastrostomie d’alimentation. Deux cas compliqués de perforation œsophagienne ont été noté dans notre série, et ont bien répondu aux mesures thérapeutiques médicales en milieu de réanimation. La dilatation endoscopique de l’œsophage est une technique efficace dans le traitement des sténoses peptiques chez l’enfant. Elle a très largement fait preuve de son efficacité, tout en réduisant le taux des interventions chirurgicales en permettant une dilatation instrumentale avec un maximum d’efficacité et un minimum de complication.

Référence1030
Année2014
TypeThèse
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AuteurMehrez L
DisciplinePédiatrie
EncadrantHida M