Evaluation cardiovasculaire préopératoire en pratique courante : étude prospective au service de réanimation A1

Introduction : L’évaluation cardiovasculaire préopératoire est une étape essentielle de la consultation préanesthésique. Elle permet d’identifier et /ou d’apprécier la gravité d’une pathologie cardiaque préexistante pouvant grever le pronostic vital, d’évaluer le risque cardiovasculaire périopératoire, et de proposer une préparation optimale en tenant compte du type de chirurgie ainsi que de son degré d’urgence.
Matériel et méthodes : Notre travail consiste en une étude prospective d’un an (décembre 2014-décembre 2015) portant sur les patients des services suivants :
Traumatologie B3 et B4, Neurochirurgie, ORL et Chirurgie cardiaque. L’objectif de cette étude est d’évaluer le degré d’application de nos pratiques quotidiennes vis-àvis des recommandations internationales et de soulever les différents facteurs prédictifs de mortalité et d’événements cardiaques majeurs dans notre structure.
Résultats : Nous avons colligé au total 209 patients répartis entre les services mentionnés. L’âge moyen était 48.73 +/- 20 ans avec une un sex-ratio H/F de 1,24.
76% des patients subissaient une chirurgie non cardiaque alors que 24% étaient admis pour une chirurgie cardiaque. Le tabagisme était le facteur de risque cardiovasculaire prédominant, présent chez 10.5% des patients. 11% des patients un antécédent cardiovasculaire représenté essentiellement par le syndrome coronaire aigu sans sus-décalage de ST.25.8% des patients étaient sous médications cardiovasculaires avec prédominance du furosémide et de l’aspirine. La douleur thoracique et la dyspnée à l’effort étaient présentes chez respectivement 29% et 26% des patients. 56% des patients étaient ASA I et 1% ASA IV. 70% des patients avaient une capacité fonctionnelle supérieure à 4. L’ECG a été réalisé chez tous les malades revenant anormal chez 23%, les troubles de repolarisation constituant l’anomalie prédominante 18.6%.
L’échocardiographie transthoracique a été réalisée chez 12.6% des malades.
L’hypertension artérielle pulmonaire et les valvulopathies étaient les anomalies les plus fréquentes. La coronarographie préopératoire fut réalisée chez 9% des malades, tous prévus pour chirurgie cardiaque.
L’anesthésie générale a été pratiquée chez 62.7% des patients. Le fentanyl, le propofol et le rocuronium étaient les drogues anesthésiques les plus utilisés.
La mortalité postopératoire était de 13.3% chez les patients de neurochirurgie suivie de 6% chez les malades de chirurgie cardiovasculaire.
Les facteurs prédictifs de mortalité étaient la classe ASA élevée (p= 0.004 OR=0.033 IC95% [0.003-0.329]), la capacité fonctionnelle altérée (p=0.023 ; OR=0.023 ; IC95% [0.001-0.589]) et le tabagisme (p=0.007 ; OR=0.008 ; IC95% [0.000-0.270]).
Les facteurs prédictifs de complications cardiovasculaire postopératoires étaient la classe ASA (p=0.014 ; OR = 3.6 ; IC95% [1.297-9.999]), la capacité fonctionnelle altérée (p=0.001 ; OR= 9.003 ; IC95% [2.362-34.372]) et les anomalies échocardiographiques préopératoires (p=0.035 ; OR=4.882 ; IC95% [1.121-21.263]).
Conclusion : L’évaluation cardiovasculaire préopératoire doit obéir dans la mesure du possible aux recommandations des sociétés savantes. Les patients à haut risque cardiovasculaire nécessitent une prise en charge multidisciplinaire et une discussion collégiale avant de procéder à la chirurgie

Référence967
Année2016
TypeThèse
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AuteurLahlou AD
DisciplineRéanimation Polyvalente 1
EncadrantKhatouf M