Envenimation par morsure des serpents chez l’enfant:: épidemiologie, physiopathologie, présentations cliniques et prise en charge en réanimation: (A propos de 13 cas)

Les envenimations ophidiennes constituent un problème de santé publique dans le monde, en particulier dans les pays tropicaux et subtropicaux. En effet on enregistre chaque année 4 à 5 million de morsures de serpent dans le monde dont environ 100 000 décèdent par an. Le venin des vipères est une substance chimique type protéique avec 2 composants essentiels : les toxines et les enzymes. Ces protéines sont responsables de la symptomatologie observée au cours de l’envenimation vipérine. Cette symptomatologie est caractérisée par un syndrome inflammatoire local (douleur, érythème, œdème, phlyctènes et ecchymoses) pouvant se compliquer par une nécrose locale, une gangrène, ou un syndrome des loges, et par des signes généraux voir même des complications pouvant engager le pronostic vital ou fonctionnel du malade. Pas toute morsure de vipère signifie envenimation, car dans environ la moitié des cas il n’y a pas d’injection de venin et donc on parle de morsure blanche (étiquetée grade 0). La gravité des morsures est liée surtout à la quantité du venin injectée, et quand cette quantité est peu abondante, la réaction est purement locale : douleur, œdème (grade 1), il peut s’y ajouter des signes digestifs et une hypotension (grade 2). Le grade 3 est caractérisé par un œdème extensif atteignant le tronc avec des signes généraux sévères (saignement, état de choc, troubles hématologiques, cardiovasculaires, respiratoires, rénaux….). Le traitement des envenimations vipérines comporte trois étapes complémentaires. En premier lieu, la conduite à tenir d’urgence sur le lieu de la morsure, en rappelant les gestes à faire et ceux à éviter. La deuxième et la troisième étape seront réalisées en milieu hospitalier et concernent le traitement symptomatique et le traitement spécifique (l’immunothérapie) qui est le seul traitement efficace en cas d’envenimation modérée et sévères (grade 2 et 3). Dans l’étude rétrospective réalisée entre janvier 2011 et Mai 2013, au service de réanimation pédiatrique à propos de 13 cas, toutes les envenimations sont secondaires à des morsures par des Vipéridaes et ont une présentation clinique compatible avec le syndrome vipérin. On n’a pas constaté de syndrome cobraique dans notre étude vu la répartition géographique des Elapidae ne concerne pas notre région. l’immunothérapie n’a été utilisé que chez 2 enfants vu la disponibilité occasionnel du SAV. Malgré ça l’évolution était fatale chez l’un des deux enfants, soit par retarde de prise en charge ou morsure par un serpent non couvert par le SAV utilisé. Il est difficile de comparer nos résultats à ceux de la littérature car notre sujet traite uniquement des enfants, alors que la plupart des études nationales et internationales ont été faites sur un échantillon plus large comprenant des malades d’âges différents. Mais d’une façon générale, tous les auteurs pensent que si les adultes sont plus touchés que les enfants, la morsure de ces derniers est plus grave avec plus de décès.

Référence1043
Année2014
TypeThèse
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AuteurNasri M
DisciplineRéanimation mére et enfant
EncadrantHarandou M