DIARRHEE CHRONIQUE DE L’ENFANTENDEHORS DELA MALADIECOELIAQUE:PROFILETIOLOGIQUE

La diarrhée chronique est un motif fréquent de consultation en pédiatrie, posant essentiellement le problème de son étiologie. Notre étude est rétrospective et concerne une série de 63 enfants suivis pour une diarrhée chronique au service de pédiatrie du CHU Hassan II de Fès, sur une durée de 2ans (janvier 2013-décembre 2014). Ont été exclus de ce travail tous les cas ayant une maladie cœliaque qui sont au nombre de 137 dans la même période d’étude. Le but de ce travail est d’analyser le profil épidémio-clinique, étudier la diversité étiologique, faire des corrélations entre l’étiologie retrouvée chez eux et leurs données anthropométriques et cliniques et enfin optimiser leur prise en charge en fonction des résultats obtenus. L’âge des malades de notre série varie entre 2 mois et 15 ans avec un âge moyen de 4,48 ans, avec un sexe ratio M/F de 1,4. La tranche d’âge la plus touchée était inférieure à 3 ans. La consanguinité était retrouvée dans 15,8%, la diarrhée était liquidienne dans 44,4%, glaireuse dans 23,8%, glairo-sanglante dans 15%, elle était isolée dans 35,3%, associée à d’autres signes comme l’amaigrissement dans 13,8%, les douleurs abdominales dans 12,3%, les vomissements dans 9,2%, les rectorragies dans 4,6%, la toux dans 6,1%, les arthralgies dans 3% et des lésions cutanées dans 1,5%. L’examen clinique a mis en évidence un retentissement nutritionnel chez 64,6%. Le bilan biologique initial est revenu en faveur d’une malabsorption variable chez plus de la moitié des cas soit 55,3%. La classification étiologique était la suivante : – La colopathie fonctionnelle : 16 cas soit 25,3% – L’allergie aux protéines de lait de vache : 14 cas soit 22,2%, la mise sous hydrolysat était la conduite chez tous les malades.- La maladie inflammatoire chronique de l’intestin (maladie de Crohn et RCH) : 10 cas soit 15,3%, le traitement par 5-ASA chez 4 cas et en association avec la corticothérapie orale chez 5 cas et Modulen chez 2 cas, le traitement par immunosuppresseur a été démarré chez 2 malades (maladie de Crohn) et la biothérapie chez un seul malade. – La mucoviscidose : 4 cas soit 6,1%, le traitement était de palier à l’insuffisance pancréatique exocrine par les extraits pancréatiques (Créon®), d’améliorer la fonction respiratoire, prévenir et traiter la surinfection bronchique ; la kinésithérapie respiratoire était instaurée chez tous les malades. – Le déficit immunitaire primitif : 3 cas soit 4,7%, une antibiothérapie a été instaurée chez 2 cas, la correction des troubles hydro-électrolytiques chez 2 cas et un traitement antifongique (Fungizone®) chez un cas. – L’intolérance au lactose : 1 cas qui était mis sous lait diététique sans lactose (AL110), – Une infection parasitaire : 2 cas à Entamaeba histolytica soit 3,1%, et un cas à giardia lamblia, le Métronidazol était prescrit chez les 3 malades. – Une infection bactérienne : 2 cas soit 3,1%, une antibiothérapie à large spectre était la conduite chez eux. L’évolution sous traitement était favorable dans 30,1%, évolution en pousséerémission dans 23,8%, persistance des symptômes dans 14,2%, perdu de vue dans 3,1%, décès dans 3,1%, et non précisé sur les dossiers dans 25,3%. La diarrhée chronique est un problème assez fréquent en pédiatrie. En dehors de la maladie cœliaque, la colopathie fonctionnelle est une cause très fréquente quand il n’y a pas de retentissement nutritionnel mais elle doit rester un diagnostic d’élimination. En cas d’altération de la croissance, une cause organique doit être recherchée. Cette recherche étiologique est basée sur un interrogatoire et un examen clinique rigoureux et complétées par des examens complémentaires adaptés.

Référence1000
Année2016
TypeThèse
Lien document
AuteurMaiouak M
DisciplinePédiatrie
EncadrantLakhdar idrissi M