CANCER DU SEIN LOCALEMENT AVANCÉ Service de Gynécologie Obstétrique de l’hôpital Militaire Moulay Ismail – Meknés (à propos de 60 cas)

Le cancer du sein est un véritable problème de santé publique, que ça soit au Maroc ou dans le monde entier. Au Maroc, Il représente le premier cancer féminin par ordre de fréquence et la première cause de mortalité féminine par un cancer. Les formes localement avancées restent fréquentes dans notre pays par rapport aux pays occidentaux. Nous avons essayé, à travers ce travail, d’élucider les particularités épidémiologiques, cliniques, anatomo-pathologiques, thérapeutiques évolutives et pronostiques des cancers du sein localement avancés à travers une étude rétrospective de 60 cas, du premier Janvier 2004 au 30 décembre 2014, au service de Gynécologie et obstétrique de l’hôpital militaire Mly Ismail de Meknès. Le cancer du sein localement avancé a représenté 4,8 % des cas parmi les cancers du sein diagnostiqués durant cette période. L’âge moyen des patientes était de 45 ans (28-72). On a noté une diminution du risque lié aux facteurs hormonaux, toutes les patientes avaient une ménarche apres12ans, la nulliparité a été notée dans 16,7%, une première grossesse précoce dans 73,3%, un âge de ménopause entre 46 et 55 ans et un allaitement prolongé chez 76,6%. Néanmoins la prise de pilule constituait 83,3%. Un antécédent personnel de cancer du sein a été rapporté dans 6,7% des cas, tandis que les antécédents familiaux de cancer gynécologique ont été rapportés chez 20%. Au plan clinique, le délai moyen de consultation était tardif (6,5 mois) et le mode de révélation le plus fréquent a été la découverte par la patiente elle même de modifications cutanées (associé ou non à d’autres signes) trouvé chez 86,7% des cas avec une atteinte élective du sein droit (53,3%) et du quadrant supèro-externe (56,7%). La taille tumorale moyenne au diagnostic était de 7,8 cm. Les adénopathies axillaires ont été retrouvées chez la totalité des patientes et 5 patientes présentaient une extension métastatique au moment du diagnostic. Sur le plan anatomopathologique, le type histologique dominant était le carcinome canalaire infiltrant (91,7%), avec un grade histopronostique SBR élevé (II : 41,7% et III : 58,3%), accompagnés d’emboles vasculaires dans 46,7% et un envahissement ganglionnaire histologique dans la totalité des cas (100%). La positivité des récepteurs hormonaux était notée dans 63,3% des cas. Sur le plan thérapeutique, 86,7% des patientes ont bénéficié d’une chimiothérapie néoadjuvante à base d’anthracyclines. Le traitement chirurgical était pratiqué chez la totalité des patientes. Il s’agissait d’une chirurgie radicale dans 91,7% des cas et d’une chirurgie de propreté dans 5 cas. La radiothérapie était délivrée chez la totalité des patientes, et une chimiothérapie adjuvante à base d’anthracyclines et/ ou taxanes chez 91,7% des cas. Quant à l’hormonothérapie, elle a été indiquée chez 38 patientes et une thérapie ciblée à base de Trastisumab chez 15. La durée de surveillance de nos patientes était comprise entre 4 et 86 mois avec un recul moyen de 48,4 mois. L’évolution était marquée par l’apparition d’une récidive controlatérale chez 6,7% des patientes opérées et des métastases à distance dans 41,7% des cas. La survie globale à 3 ans et à 5 ans a été de 66,7% et 58,3% respectivement. Les facteurs pronostiques ayant influencé cette survie sont : le diagnostic tardif à un stade avancés, La taille tumorale, le type histologie, le nombre de ganglions envahis et l’existence d’envahissement ganglionnaire histologique, l’existence de métastases, le grade SBR II et III et la présence d’emboles vasculaires.

Référence923
Année2016
TypeThèse
Lien document
AuteurLakhrissi M
DisciplineGynécologie Obstétrique 2
EncadrantMelhouf MA